Conte de Noël : les « Abeilles de Frigolet ».

 

« Les Abeilles de Frigolet »

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Frigolet, toi qui inondes d’amour les maisons d’arrêt,

Qui diffuse la lumière à travers nos meurtrières

Par la douceur de tes santons en bois de la paix,

Tu fais taire toutes les guerres par tes belles Prières.

 

La Terre entière vous admire comme un Grand frère,

En votre présence le malin disparaît.

Et nous soutiendrons votre Sanctuaire,

Qui ne laisse personne en chemin égaré.

 

Les valeureuses abeilles de Frigolet,

Ne cessent de nous satisfaire.

Honorant leur abbaye la sainte journée,

Transformant la nuit venue misère en rayon solaire.

 

Pour tout cela mes frères, que Dieu vous éclaire ;

Telle sera pour vous ma petite prière.

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L'histoire de ce conte.

 

Frère Pierino, prémontré de l’abbaye de Saint-Michel de Frigolet est aumônier du centre de détention de Tarascon depuis quelques années. Il a autour de lui 6 équipiers. L’équipe participe à un comité appelé Vivre Ensemble composé de personnes intervenant au centre de détention à différents titres : Secours Catholique, Espoir et Avenir (Accueil des familles), TEEF (organisme de réinsertion) et Urbanprod (organisme interne formant les détenus aux métiers de l’audio-visuel).

 

Chaque année deux associations confectionnent pour les indigents des colis de Noël :

• Espoir et Avenir prépare une quarantaine de colis pour les indigents qui ne reçoivent pas de visite.

• La Croix-Rouge en prépare 140 pour les indigents qui en reçoivent.

 

C’est la pénitentiaire qui fixe le contenu des colis… et depuis l’an dernier, il n’y a plus ni contact ni goûter entre les « bienfaiteurs et les détenus. Les colis sont déposés au centre de détention, gardés 48H en « quarantaine » et donnés par les gardiens.

 

Depuis deux ans le comité Vivre Ensemble participe financièrement aux colis de Noël et à la préparation des colis placés sous la responsabilité d’Espoir et Avenir, du fait du bénéfice dégagé grâce au repas annuel (couscous ou paella) organisé à l’abbaye de Frigolet.

 

Lundi 6 décembre, après moult dates annulées du fait du covid qui a mis à plat plusieurs équipiers le Comité se réunit enfin. L’aide financière est reconduite pour Espoir et Avenir, mais leur équipe ayant été entièrement renouvelée,  impossible de fixer la date de la confection des colis, la représentante d’Espoir et Avenir devait faire le point avec sa « hiérarchie ».

Le programme exact n’est validé que le lendemain, mardi 7 :

Lundi 20 décembre : RDV à 10H au Bon Pasteur (abbaye) pour la confection des 40 colis d’Espoir et Avenir. Les membres de l’aumônerie catholique (du Comité) venant en renfort de l’équipe d’Espoir et Venir, novice cette année pour cette action.

Mercredi 22 : Acheminement des colis au centre de détention assuré par l’aumônerie catholique grâce au Traffic de l’abbaye.

Vendredi 24 : Célébration au centre de détention de l’eucharistie de Noël par Frère Piérino (en présence d’un seul aumônier du fait des mesures sanitaires) avec une vingtaine de détenus. Sachets de confiserie, carte de vœux et un livre pour chaque détenu, boîtes de chocolat pour les gardiens.

 carte côté face, crêche de Frigolet*

 

Le jeudi 9 décembre, le frère Pierino, en tant qu’aumônier catholique, reçoit

comme les autres aumôneries (musulmane, témoins de Jéhovah, protestante) un SOS de la pénitentiaire : la Croix Rouge ne peut assurer les 140 colis de Noël !

 

Nous, aumônerie catholique, décidons d’assurer la confection de 40 colis. 

Nous faisons des démarches auprès d’une grande surface …sans résultat…

Le temps passe.

 

Le jeudi 16, nous apprenons que le besoin résiduel de la pénitentiaire, toutes aumôneries confondues, est de… 132 colis !!!

Nous validons ce besoin…Ca commence à urger ( !)

Et nous nous décidons à faire nos courses à METRO le vendredi 17 décembre !... Nous prenons ce que nous pouvons, en respectant au plus près la liste de la Pénitentiaire car certains rayons sont vides (!)

 

Le dimanche 19, la famille d’un des aumôniers, économe par ailleurs de l’abbaye et résidant sur place, en vacances à l’abbaye, fait un atelier « Cartes de vœux », à partir de la carte postale de la crêche de l’abbaye*.  Il s’agissait de coller au recto un « Joyeuses fêtes », et de signer chacun avec des couleurs différentes pour plus de gaité. A savoir : les âges autour de la table allaient de 3, 5 ans à ….67 ans ! Il fut ainsi réalisé 202 cartes, pour les 3 groupes de détenus : Espoir et Avenir et Comité, 40, Aumônerie catholique en remplacement de la Croix-rouge, 132, eucharistie du 24 et gardiens, 30…A 11, cela va vite !...Elles furent complétées plus tard par les équipiers ….

 

*En 1956, l’hiver fut tellement rude que tous les oliviers avaient gelé. Un sculpteur a eu le génie de sculpter une crêche dans les troncs gelés…

 

Lundi 20, 10H tapantes, deux salles sont investies pour la confection des colis :

• La salle des Papes pour Espoir et Avenir

• La Treille, pour l’aumônerie catholique…

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Mercredi 22, dépôt au centre des 172 colis…

 

Et puis covid aidant, la célébration de la Messe de Noël n’a pu avoir lieu et nous avons juste déposé le jeudi matin du 23 décembre ce que nous avions prévu de donner : confiseries, cartes et livre. Le tout resta 24 h en quarantaine avant d’être distribué…

Mission accomplie.

 

 

Le 3 janvier, un courrier est arrivé à l’abbaye, adressé à frère Pierino…

Le 29.12.2021

 

Cher frère PIERINO,

Et tous les membres de l’Aumônerie Catholique de l’Abbaye

SAINT-MICHEL de Frigolet

 

 

Bonjour à tous,

À mon tour, je vous souhaite de joyeuses fêtes.

Merci à tous pour vos présents et votre attention qui me vont droit au cœur. Je suis admiratif de l’exceptionnelle dextérité et du talent indéfinissable de la où les personnes qui a réalisé ces magnifiques santons.

Le Petit ouvrage sur la colère, qui n’en demeure pas moins très pertinent, fera, je l’espère, le bonheur de mes petits neveux et nièces.

(Quant à moi, leur tonton de 46 ans, je sais pardonner les vilaines paroles. Mais ne sais, n’ai su, et ne saurai jamais tendre l’autre joue.) Bref, dès que possible, je ne manquerai pas l’occasion de m’abonner aux éditions du Signe afin de leur procurer tous les autres numéros dont ils seront très friands, j’en suis persuadé.

Pour vous remercier avec mon piètre talent de poète, je vous adresse ces quelques vers.

J’implore votre indulgence pour la qualité calligraphique et les fautes d’orthographe.

Je vous suis éternellement reconnaissant de votre abnégation et de votre dévotion. Votre présence ne serait-ce qu’un instant éclaire les lieux les plus austères. En vous adressant le peu d’amour qui m’anime encore, et qui n’est rien face à l’immensité de celui que vous diffusez.

Cordialement,